Dans la ville de Mbandaka et environ, lorsqu’une jeune fille ou femme se retrouve enceinte sans le vouloir après un rapport sexuel non ou mal protégé, le recours à l’avortement clandestin passe, aux yeux d’un grand nombre, pour être la solution la plus facile, la plus discrète et la moins coûteuse.
Les faits contredisent pourtant cette croyance largement répandue. En allant vers un corps non médical pour avorter en cachette, les femmes s’exposent en réalité à de nombreux risques notamment : les infections, la stérilité voire la mort.
Les pratiques auxquelles recourent les charlatans dont nous vous présentons quelques-unes dans les lignes suivantes ne sont pas appropriés pour un avortement sécurisé.
Des corps étrangers durs
À y penser, Boongo a l’impression de revivre la douleur. Pour poursuivre ses études après avoir attrapé une grossesse non désirée, sa tante a dû l’amener secrètement auprès d’un charlatan. Ce dernier s’est servi de la plume d’un oiseau pour percer l’utérus afin d’en expulser le fœtus.
Un jeune blogueur, croisé à la division du genre de la province de l’Équateur, me rapporte que certaines personnes utilisent les tiges de feuilles de manioc ou encore du palmier. Et pire, tout objet perçant peut faire l’affaire.
Piqûre et/ou surdosage
Lorsqu’elle est tombée enceinte, Giselle a tout de suite été convaincue de prendre un médicament en vente libre dans les pharmacies. Sans consulter le médecin et rien que sur recommandation de ses amies, elle a pris une grosse quantité d’aspirine, elle a failli mourir et l’avortement n’a pas abouti.
Elle se rappelle qu’on lui avait aussi suggéré de recevoir une piqûre mais elle avait opté pour les médicaments pour se garantir à elle-même une plus grande discrétion.
Absorption des plantes
Dans ce coin de la RDC, des nombreuses plantes sont aussi réputées abortives. Nos ancêtres, m’a confié une grande dame, ont découvert cela il y a belle lurette. Seulement, ai-je rétorqué, tout cela n’a pas encore été vérifié scientifiquement pour plus de sécurité.
Au finish, toutes les pratiques évoquées dans les lignes précédentes ne sont hélas conseillés car elles mettent en danger la vie de la femme.
Il faut rappeler qu’avorter est un droit dès lors qu’il répond à une des conditions reprises dans le protocole de Maputo. En ce moment-là, il faudrait aller voir un médecin qualifié pour vous assurer un avortement sécurisé.