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‘’Mukala’’ : ces étudiant proxénètes qui dealent pour des enseignant harceleurs

Dans les universités, il y a une catégorie d’étudiants dont très peu peuvent expliquer leurs relations avec les enseignants. Ils ont une accointance inexplicable avec des professeurs. Et comme ils agissent souvent dans l’ombre, on peut très mal s’imaginer qu’en effet ces étudiant servent les intérêts sexuels des harceleurs. Ils jouent le pont entre eux et les filles qu’ils ont ciblées. Ce sont des proxénètes passés maîtres dans l’art de brancher étudiantes et professeurs.

Découvrez les « mukala », « petit muconfiant » ou encore « bureau », sobriquets pour désigner ces jeunes étudiants devenus hommes de main d’enseignants pervers. Comment sont-ils sélectionnés ? Les seuls critères sont certainement d’être assez téméraire pour approcher les filles (et souvent abuser de leur confiance), et assez discret pour couvrir le professeur commanditaire. Mais comment devient-on un mukala ?

 

Entre gain de faveurs et contrainte, le mukala peut être complice ou victime aussi

Ces jeunes sont un maillon essentiel de la chaîne des harcèlements dont sont victimes beaucoup d’étudiantes dans les universités et instituts supérieurs. Ils arrangent presque tout pour s’assurer que l’enseignant finisse, à coup sûr, par avoir des faveurs sexuelles des étudiantes.

Le mukala ne recule devant rien. Tout est bon à être mis à contribution pour la réussite de sa mission. L’une des techniques est de se lier d’amitié, d’apparence innocente, avec la fille cible du professeur. Puis petit à petit lui soutirer des informations qui seront utilisées contre elle par l’enseignant. C’est ce qu’a vécu Murielle (prénom changé) quand elle était encore étudiante. Un professeur détenait ses noms, son adresse et même son numéro matricule à l’université : « Il avait menacé de tout faire pour que je ne passe pas dans la promotion supérieure si je ne cédais pas à ses avances. », se souvient-elle. C’est plus tard qu’elle sut que son faux ami était en vrai un mukala, et que c’était via lui que l’enseignant avait eu toutes ces informations sur elle.

On pourrait de ce fait penser que le mukala est un pervers sadique. Mais ce n’est pas toujours le cas. Certes certains y gagnent des faveurs des enseignants en termes d’argents ou de bonnes cotes. Mais certains autres y sont contraints par les enseignants sous les mêmes menaces d’échec en classe s’ils ne s’exécutaient pas. Donc tout comme la fille harcelée, le rabatteur est aussi victime. Mais dans un cas comme dans l’autre, ces mukala sont la pierre angulaire de ce système de harcèlement en milieu universitaire.

Dénoncer pour se sortir de la roue infernale des harceleurs

Comme dit dans l’article sur les trois étapes pour dénoncer le harcèlement sexuel en milieu universitaire il y a malheureusement ici un rapport de dominant et du dominé entre l’enseignant qui attend des faveurs sexuelles d’une étudiante et cette dernière. L’auteur de l’article conseil de dénoncer son bourreau comme solution et donne les étapes à suivre. Ce conseil vaut pour les filles victimes des mukala, et pour les mukala menacés par des enseignants qui attendent d’eux qu’ils fassent les entremetteurs pour eux. On a plus à gagner qu’à perdre en mettant à jour ces pratiques. En dénonçant on s’aide soi-même, mais on sauve aussi beaucoup de potentielles victimes.

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