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Trois étapes pour dénoncer le harcèlement sexuel en milieu universitaire

S’il existe plusieurs types de harcèlements sexuels, comme dans la rue, ou dans les transports en commun. Ceux en milieu universitaire ou professionnel se distinguent par le fait qu’il y a un rapport de dominant-dominé entre l’harceleur et sa victime.

La victime est prise en sandwich : elle a beaucoup à perdre en dénonçant son bourreau et en ne le faisant pas, elle en souffre. Mais je vous assure, la meilleure chose à faire c’est de dénoncer. Et pour le faire en évitant des retombées négatives influencées par le bourreau, voici trois étapes que je vous propose. Mais avant, je vous conseille ceci : gardez, autant que vous le pouvez, les preuves directes ou indirectes de harcèlement. Enregistrez les appels, sauvegardez ses messages répétitifs, ses mots explicites etc. ces choses vous seraient d’une immense aide.

  1. Parler à une personne de confiance

    Dans le milieu universitaire, les bourreaux peuvent abuser de leur pouvoir pour rendre impossible la vie des étudiant(es) qui sont leurs victimes de harcèlement. Ça va de mauvaises cotes au recalage dans une promotion. C’est cela qui fait que les étudiant(e)s ont du mal à dénoncer. Mais s’exprimer, dénoncer peut vous libérer. Rendre public l’affaire peut permettre que plus aucune personne ne soit victime.

    La première étape pour dénoncer c’est parler à une personne à qui l’on a une complète confiance. Cela pourrait être son propre tuteur. Ça peut être le père, la mère ou toute autre personne dont on dépend. S’il est votre tuteur, c’est que votre bien-être compte beaucoup pour lui. Il est ainsi en mesure de s’investir pour que vous soyez remis dans vos droits. En plus c’est sûr que de lui, vous recevrez certainement de sages conseils. Mais à côté du tuteur, on peut toujours parler à un ami ou un proche que l’on considère sage. Attention, parler à la mauvaise personne pourrait être contre-productif. Cela pourrait même avoir l’effet d’empirer les choses. Mais si vous en avez parlé à de amis de confiance, qui sait ? peut-être qu’ils seront des témoins s’il devait y avoir un procès (car il faut toujours avoir en tête cette possibilité).

  2. En parler ensuite au supérieur du bourreau

    L’harceleur sait qu’il a un pouvoir sur vous. Mais il y a toujours une autorité au-dessus de chaque personne. Beaucoup d’universités condamnent le harcèlement, même si cela n’est qu’implicitement évoqué dans certains règlements d’ordre intérieur. Ainsi, il faut prendre soins de dénoncer l’harceleur auprès d’une autorité qui a le pouvoir de décider et d’attenter des actions disciplinaires contre l’harceleur. Et même si cela pourrait finir devant les cours et tribunaux, il sera avantageux pour vous que le jury sache que vous étiez passé par cette étape pour essayer de trouver une solution. Car il ne faut pas écarter l’hypothèse que le supérieur préfère couvrir le bourreau. Pour éviter cela, faite la dénonciation, accompagnée de votre tuteur. Votre parent ne se laissera pas faire, ni manipuler. Si à ce niveau les solutions ne sont pas trouvées, le tuteur peut toujours porter l’affaire au comité des parents d’étudiants. Cela mettrait la pression à tout le corps académique pour qu’une solution soit vite trouvée.

  3. En fin, porter l’affaire devant la justice

    Il est vrai que certaines personnes préfèrent que leurs affaires restent intimes. Aller devant un tribunal paraît être quelque chose de trop. C’est normal. Mais saviez-vous qu’il existe des procès à huis clos ? Qui se traitent dans la grande intimité ?

    J’insiste sur le fait qu’il faut impliquer la justice car, si l’harceleur aura reçu un blâme ou une suspension, ou mieux un renvoi de l’université, cela n’est pas assez. Il pourrait toujours aller dans une autre école et récidiver.

    Mais, me diriez-vous, la justice peut de fois coûter cher, comment un parent qui paie difficilement 500 dollars de frais académique pourrait-il payer des avocats ? Eh ben, dans ce cas contactez des organisations de droit de l’homme ? Elles font des dossiers pro Bono, c’est à dire gratuits. La justice a assez d’outils pour s’assurer qu’un harceleur ne recommence plus jamais.

    Faites ça, vous vous serez libéré, mais aurez aussi libéré plusieurs autres potentielles victimes.  

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