jeunes filles innocentes
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Les mutilations génitales sont des atteintes physiques et émotionnelles graves

Il y a quelques jours, une petite fille égyptienne est morte, après que ses parents et un praticien lui ont enlevé son clitoris. Je pensais, jusque aujourd’hui que l’excision n’était qu’une affaire de l’Afrique de l’Ouest et une partie de l’Afrique de l’Est. Le cas égyptien me prouve que c’est un problème mondial qui doit s’arrêter.

Les mutilations génitales ont pour but, généralement, de contrôler la sexualité de la femme. C’est une forme humiliante de domination de la femme par l’homme. On pense, via l’excision, contrôler les pulsions sexuelles de la femme pour qu’elle reste fidèle à son homme. Mais il y en a de pires versions : celles après viol avec introduction des objets tranchants dans le vagin et celles après des actes chirurgicaux manqués. N’oublions pas la circoncision que plusieurs personnes dénoncent depuis quelques temps comme une forme de mutilation génitale.

En cette journée internationale de tolérance zéro face à cet acte barbare, Amour Afrique Congo se joint au monde pour dire : Stop.

La mutilation génitale comme arme de guerre au Congo

Comme dit ci-haut, dans plusieurs cultures, les mutilations sont faites pour contrôler la sexualité de la femme. Mais il en existe de plusieurs sortes. Au Rwanda par exemple, on traumatise le clitoris de la femme dès son plus bas âge. L’idée est de le faire gonfler, s’agrandir. Là aussi, c’est pour que la femme puisse offrir le maximum de plaisir à son homme.

Mais il existe aussi une autre forme de mutilation que plusieurs organisations dénoncent de plus en plus : la circoncision. C’est le fait de couper le prépuce de petits garçons. L’origine de cet acte est surtout religieuse. Les communautés chrétiennes et juives ont cela en commun. C’est un acte chirurgical traumatisant et douloureux pour le petit garçon.

Heureusement, plusieurs méthodes de circoncision sont apparues, dont l’une inventée en Israël, qui s’effectue sans traumatisme ni effusion de sang. Vous pouvez en lire les détails ici.

À côté, il existe pire : mutilations comme arme de guerre. Une forme encore plus virulente, plus humiliante et plus traumatisante : le viol, avec parfois des objets insérés dans le corps de la femme, menant à tous types de mutilations génitales. C’est ainsi que le prix Nobel de la paix, Dénis Mukwege répare des femmes ainsi mutilées. Je vous propose ici un extrait d’un article que j’ai écrit sur cette question.

Tirer dans le vagin d’une femme ou y insérer une machette

L’un des pires souvenirs du docteur Mukwege est, selon lui, celui d’une femme qu’il avait soignée il y a quelques années. Il raconte qu’après avoir été violée, les agresseurs lui avaient tiré une balle dans le vagin. Les dégâts étaient « inimaginables » se souvient-il. Les voies urinaires et fécales communiquaient, les organes digestifs internes étaient en lambeaux… Il avait fallu plusieurs interventions chirurgicales pour redonner un peu de normalité au corps de cette femme.

C’est malheureusement ainsi que les femmes sont mutilées au pays de Lumumba. Les exemples sont nombreux de ces femmes dont on a inséré dans leur corps des couteaux, des morceaux de bois, des machettes, des pierres, etc.

Le rêve de Mukwege : aider les femmes à donner la vie, et non les réparer après des viols

Il y a aussi, à côté des viols, une autre sorte de mutilation dont est victime la femme congolaise. Ce sont les fistules obstétrico-vaginales qui surviennent quand elles donnent la vie. Les accouchements restent la première cause des fistules dont souffrent les femmes. Une mutilation de son organe, qui fait communiquer le vagin et l’anus. C’est aussi réducteur pour la femme, car des fois leurs époux les quittent à cause de cela.

Et toujours pendant l’accouchement, il y a aussi une mortalité encore élevée en République démocratique du Congo. C’est pour cela que Dénis Mukwege espère : « Mon rêve c’est la paix qui puisse me permettre en tant qu’obstétricien, de donner aux femmes les soins obstétricaux de qualité, réduire la mortalité maternelle, aujourd’hui nous avons 800 morts maternels pour 100 000 accouchements, c’est énorme. »

Que ce soit de cause humaine ou obstétricale, aucune femme ne mérite que son corps subisse des mutilations, aucun homme non plus !

 

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