Le plaisir sexuel, doit-il être négocié au prix astronomique ?

Un samedi, aux premières heures de la soirée à Butembo, dans la province du Nord-Kivu à l’est de la République démocratique du Congo, je me décide de sortir de la maison, pour « dégraisser » et célébrer la fin de la semaine finissante. Je me retrouve sur une rue où l’ambiance est vraiment au top. La musique résonne de partout. Les paroles des chansons du nouvel album de Fally Ipupa me parviennent dans les oreilles. J’entre dans l’un de ces établissements où se trémoussent jeunes et vieux, filles et garçons. Je m’installe sur une table et je fais ma commande. Je ne savais pas que j’allais assister à une scène de négociation des prix sur le sexe. 

Bientôt, une demoiselle débarque et un jeune homme, bien sapé aux allures de “star” assis juste à la table d’à côté l’invite à le rejoindre. Mon voisin se lance dans une rhétorique dont il semble connaisseur. Et comme pour agrémenter et retenir la belle, l’homme commande deux bières. L’une pour lui-même et l’autre pour son « invitée ».  Très vite, l’échange tend vers les plaisirs charnels. Tous semblent être disposés, mais attention ; ce n’est pas gratuit.  Le moment de donner le prix pour une nuit arrive : 50 $. Mon ami de circonstance n’a visiblement pas prévu ce montant. Il négocie le prix et les discussions perdurent. Du coup, continuer à écouter cette conversation commence à m’ennuyer. Je me lève et je sors de cette buvette, avant que ça ne monte dans le cran.

Autre milieu, même histoire 

Taxer un prix onéreux pour faire profiter le sexe à un homme n’est pas le prore des filles de joie de Butembo. Un ami en visite à Kinshasa, dans la capitale Rd congolaise il y a peu m’a relaté son histoire :

Tiraillé par la faim un soir alors qu’il se trouve dans une chambre, il décide de rejoindre le restaurant du même hôtel dans lequel il est logé. Ici, il croise une dame qui le salue gentiment en lui clignant un œil. A son tour, il réagit avec un:« tu es seule ? ».. C’était sans savoir qu’il venait   de mordre à l’hameçon. La voilà qui la colle et ne veut pas le lâcher. Au bout du compte, l’ami  lui  lance un: « on verra demain, même heure, même endroit. » 

Chose promise, chose faite. Le jour suivant la brune, svelte arrive sur le lieu, vêtue d’une tenue hautement sexy pour visiblement réveiller ses appétits. “Cette perle de par sa joliesse- me confiera-t-il se penche à mon oreille droite pour me faire son prix : 75$”. A elle de justifier que ce est « prix raisonnable » par le fait qu’il loge dans un hôtel luxueux. L’ami écarquille les yeux et se trouve un prétexte pour se débarrasser d’elle en rentrant méditer dans sa chambre sur la colossale somme qu’il devrait donner pour se faire plaisir en donnant du plaisir à l’autre».

Et vous, pensez-vous qu’il est logique de payer pour faire l’amour alors que le plaisir est partagé ?

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion

AMOUR AFRIQUE

Amour, sexe, sentiments : on en parle sans tabou