électrophorèse
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Fiançailles : quand le test d’électrophorèse vous disqualifie

Molière disait : « Le mariage est une question trop sérieuse; il y va d’être heureux ou malheureux toute sa vie ». Il est donc indispensable de vérifier et d’anticiper tout ce qui pourrait entraver le bonheur du couple. C’est la raison pour laquelle avant de se dire «OUI » soit devant l’officier de l’État Civil ou devant les prêtres et les pasteurs, les couples fiancés sont appelés à faire certains examens entre autre l’électrophorèse de l’hémoglobine. Pourquoi est-il si important de le faire? Que révèle ce test sur les deux partenaires ?

L’électrophorèse est le test qui révèle si un individu est drépanocytaire ou est porteur de trait de drépanocytose. La drépanocytose ou l’anémie falciforme est une maladie génétique et héréditaire touchant le globule rouge du sang. Elle porte sur les gènes de l’hémoglobine appelé A pour les gènes normaux et S pour les gènes anormaux.

Ce qu’il faut savoir avant le test

Après le dépistage, lorsque l’un des partenaires est d’hémoglobine AA, il n’y a alors aucune possibilité que ce couple ait des enfants drépanocytaires. Pour qu’un enfant soit malade, il faut que les deux parents soient transmetteurs, c’est-à-dire porteurs du gène de la drépanocytose. En voici donc les détails.

  • Si les deux parents ne sont porteurs d’aucun gène (AA/AA), le risque est nul, les enfants seront AA.
  • Si l’un des parents est hétérozygote AS et l’autre parent normal (AS/AA), le risque de transmission du gène est de 50 %, les enfants porteurs étant alors tous hétérozygotes AS.
  • Si les deux parents sont hétérozygotes (AS/AS), le risque de transmission du gène est de 75% (risque AS = 50% et risque SS = 25%)
  • Si l’un des parents est normal AA et l’autre homozygote SS (AA/SS), le risque de transmission est de 100 %, tous les enfants seront AS.
  • Si l’un des parents est hétérozygote et l’autre parent homozygote (AS/SS), le risque de transmission du gène est de 100 % (risque SS = 50% et risque AS = 50%).
  • Si les deux parents sont homozygotes (SS/SS), le risque de transmission est de 100 %, tous les enfants seront homozygotes SS.

Avoir enfant drépanocytaire, c’est des crises douloureuses avec des hospitalisations à répétition. Malheureusement beaucoup ne s’intéressent  à cet examen qu’au moment de fiançailles et cela cause de sérieux problème si le test révèle que les candidats au mariage  ne sont pas compatibles. C’est le cas de Amani et Célestine. En couple depuis 2 ans, ces deux amoureux ont été au courant de leur situation de porteurs de trait drépanocytaires juste 2 mois avant la date de leur mariage coutumier. « C’était pénible pour nous d’apprendre que nous étions tous deux AS alors que nous avions déjà tout acheté et tout planifié pour notre union. Le médecin ainsi que nos familles nous ont conseillé de nous séparer pour éviter le pire et c’est ce que nous avions fait »,  me confie amèrement Amani.

Pourquoi est-il si important de le faire?

L’importance de ce test se justifie du fait qu’il décide sur l’avenir du couple et de son bonheur. Il n’est pas fait par formalité comme certains peuvent penser mais plutôt par nécessité car la maladie est l’un des éléments perturbateurs de la quiétude du couple. De ceux qui par ignorance ou négligence ne l’ont pas fait hier, nombreux en payent de conséquences aujourd’hui. Marie-Ange, divorcée il y a 5 ans de son mari, nous partage son expérience : «Après la mort de ma fille aînée, mon mari m’a quitté parce que tous nos 2 enfants étaient d’hémoglobine S. Il n’a pas pu supporter ce choc et a jugé bon que nous nous séparions afin que chacun se trouve un autre partenaire compatible. Cela m’avait beaucoup affecté. Je pensais que nous serions en mesure de surmonter ensemble cette dure épreuve», raconte-t-elle.

Le test d’électrophorèse ne se fait pas seulement lorsqu’on envisage de se marier. Il est d’abord fait pour connaitre sa situation et ensuite, il aide à décider avec qui fonder un foyer. Par ailleurs, il s’avère très important de le faire car plus tôt l’on connait sa situation, plus vite on soulage les douleurs, on prévient les infections et au mieux on se prend en charge.

Chers lecteurs, dans le contexte où tous les enfants ne naissent pas dans le mariage et que selon l’organisation mondiale de la santé, dans bon nombre de pays africains dont la RDC, une proportion de 10 à 40 % de la population est porteuse d’un gène drépanocytaire, il serait préférable que toute personne connaisse son type d’hémoglobine afin de se mettre à l’abri de toute surprise.

 

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