femme enceinte
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L’avortement reste illégal en RDC, le saviez-vous ?

En RDC, l’avortement, qui consiste à interrompre artificiellement une grossesse n’est pas autorisé par la loi. Il existe quelques exceptions bien cadrés dont une grossesse issue d’un viol ou une grossesse qui menace la santé de la mère par exemple. Pourtant, les avortements sont de plus en plus répandus dans le pays. Ils se font dans la clandestinité, au péril de la vie des femmes.

Comment est perçu l’avortement en RDC ? Que prévoit la loi congolaise ? Voici ce que les femmes devraient savoir avant de se lancer dans une décision qui pourrait être de dures conséquences.

En RDC, les obstacles à franchir avant d’avoir accès à un avortement sécurisé sont multiples. Premier obstacle : le poids des coutumes, des valeurs traditionnelles et des croyances. Dans un pays où plus une majeure partie de la population est religieuse, les questions liées à la santé sexuelle et la santé reproductive restent profondément taboues. En cas de grossesse hors mariage par exemple, les femmes risquent un rejet de l’église ou de la famille. En effet, la communauté religieuse considère, que l’avortement, peu importe le contexte, est une forme d’homicide.

Ce que disent les lois congolaises sur l’avortement

Juridiquement, pour parler d’infraction relative à l’avortement, la loi exige que plusieurs éléments soient prouvés et réunis. Pour condamner quelqu’un au regard de la loi, « il faut prouver l’existence d’une grossesse, la qualité des auteurs, l’élément matériel (l’utilisation de moyens chimiques, de médicaments ou tout autre procédé visant a détruire le foetus) et l’élément moral (l’auteur doit avoir agi avec l’intention de provoquer l’avortement) », explique Éric Mathe, avocat au barreau de Bukavu dans le SudKivu.

En RDC, l’avortement sur autrui est punissable d’une servitude pénale de 5 à 15 ans. Et une femme qui s’est fait avortée risque de 5 à 10 ans de prison. « Conformément à l’article 23, les complices de l’infraction d’avortement sont punis d’une peine qui ne dépasse pas la moitié de celle d’un auteur. Le mari ou le copain qui donne de l’argent, facilite et donne des instructions pour qu’une femme avorte est considéré comme complice explique Éric Mathe.

La loi congolaise doit s’harmoniser avec les traités internationaux

En RDC, si la loi n’autorise pas l’avortement et le pénalise, le pays a cependant ratifié en 2003 le Protocole de Maputo, qui est aussi appelé Protocole à la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples relatif aux droits des femmes en Afrique. C’est un accord international qui garantit les droits des femmes, y compris le droit à l’avortement. Il stipule que l’avortement médicalisé est autorisé en cas de viol, d’inceste ou quand la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère ou la vie de la mère ou du fœtus.

Il faut éviter le pire !

La prévention reste la meilleure arme pour protéger les femmes. Il faut éviter les grossesses indésirables en favorisant les moyens de contraceptions parmi lesquels figurent les préservatifs et la pilule. La santé sexuelle et la santé de la reproduction ne pourront s’améliorer dans notre pays qu’avec une prise en charge efficace et une sensibilisation constante auprès de la population.

 

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