jeune femme enceinte

Enceinte alors que je ne m’y attendais pas, que dois-je faire ?

La problématique de grossesses indésirables constitue un des défis majeurs en RDC. Une nouvelle étude menée par l’Organisation mondiale de la Santé dans 36 pays révèle que les deux tiers des femmes sexuellement actives qui souhaitent retarder ou limiter la maternité ont cessé de recourir à la contraception par peur des fausses idées qu’elles se font sur les effets secondaires, en raison de problèmes de santé ou de sous estimation de la probabilité de tomber enceinte.

Ainsi, une grossesse sur quatre est une grossesse non désirée. Cela a également été le cas pour Prisca, qui à l’âge de 17 ans, s’est retrouvé enceinte. Une situation qui l’a fait vivre un calvaire inoubliable.

« J’étais encore aux humanités à cette âge-là, entièrement sous la charge de mes parents. J’avais un petit copain avec qui on commençait à se connaître sexuellement quand tout de suite, je suis tombée enceinte », témoigne Prisca qui précise : « Ma grossesse avait déjà deux mois quand je me suis rendue compte. J’étais morte de peur car je savais que mon père allait me foutre dehors et je serais couverte de honte. Mon copain était aussi chez ses parents sous leur charge, il ne pouvait rien faire pour s’occuper de la grossesse. J’étais terrifiée, Adrien lui l’était doublement. Il m’a alors amenée, deux mois après, chez son ami qui nous a conduits où je pouvais avorter. Je l’ai fait et ce qui a suivi, je ne l’ai pas su. J’avais perdu tellement beaucoup des sangs que j’ai perdu connaissance. Le chirurgien et l’ami de mon copain ont pris fuite et c’est Adrien qui a appelé au secours. J’ai failli y laisser ma peau, je ne sais même pas comment je m’en suis sortie. Mes parents ont fini par le savoir quand j’étais déjà à l’hôpital où j’ai été sauvée de justesse ».

A cause de son avortement clandestin, Prisca ne pourra plus jamais concevoir car son utérus a été détruit.

Que faut-il et comment se mettre à l’abri ?

La publication du Protocole de Maputo au Journal officiel de la nation en 2018 a formalisé l’obligation du gouvernement d’élargir l’accès à l’avortement médicalisé dans les énoncées au Protocole, à savoir, l’inceste, le viol et si la santé de la mère et du fœtus est en danger. Néanmoins, les obstacles à la mise en œuvre continuent de rendre les services d’avortement sécurisé largement inaccessibles. En conséquence, la majorité des femmes au pays, qui choisissent d’interrompre leur grossesse le font dans la clandestinité et souvent dans des conditions non médicalisées potentiellement dangereuses pour leur santé.

Les grossesses non planifiées peuvent entraîner de nombreux risques pour la santé de la mère et de l’enfant : malnutrition, maladie, mauvais traitements et défaut de soins, et même la mort. Les grossesses non désirées peuvent en outre entraîner des cycles de fécondité élevée, affaiblir le potentiel d’instruction et d’emploi et engendrer la pauvreté, des problèmes qui peuvent se perpétuer pendant plusieurs générations. D’où une bonne éducation sur la sexualité responsable entre autres l’usage des moyens contraceptifs et l’avortement sécurisé.

 

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