regard d'une jeune femme
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En 20 ans de vie conjugale, je n’ai jamais vu le sexe de mon mari

Entre cultures et croyances, les habitudes pudiques Africaines m’étonneront toujours. Découvrez avec moi, ma dernière expérience sur les habitudes sexuelles des Congolais de ma ville.

Nous sommes à Béni, dans le quartier résidentiel, où s’est tenu un atelier de sensibilisation sur les méthodes de contraception. Arrivé à la séance sur le port du préservatif masculin, grand a été mon étonnement quand dans la foule, l’une des participantes toute contrariée, s’est exclamée en disant : « Cela fait 20 ans que je suis mariée mais je n’ai jamais vu le sexe de mon mari ; Comment voulez-vous que je lui fasse porter ce préservatif ? »

Difficile de concevoir ce genre de fait, en plein 21ème siècle n’est-ce pas? Laissez-moi vous expliquer comment cela peut-il être  possible.

D’une part, nous savons que dans les conceptions Africaines, le sexe est aussi sacré que tabou. Il a pour rôle principal et divin : la procréation.

De l’autre, les maisons dans nos régions rurales ne permettent pas souvent l’épanouissement sexuel des conjoints. Construites soit en terre battue ou encore en matériaux semi-durables, les murs laissent traverser les sons d’une chambre à une autre. Malgré la présence ou pas de plafonds. Les parents sont donc obligés d’attendre la nuit,  quand ils estiment que tous les enfants sont déjà endormis, pour faire l’amour.

On éteint d’abord la lumière, électrique ou pas, on l’éteint d’abord! Puis on se met sous la couverture. C’est là, sous la couverture que l’on ôte les vêtements et l’on commence l’acte. Oubliez tous les tralalas des préliminaires et les jeux de couple. En milieu rural, ça n’existe pas.

Et sous cette couverture, on fait l’amour en silence de cimetière, impossible d’exprimer sa jouissance – de peur que les enfants ne suspectent quelque chose. C’est ainsi qu’on arrive à faire 5 à 10 enfants en plein silence. 

On ne peut pas non plus faire l’amour en journée. Avec plus de 5 gosses à la maison, il y en a toujours un qui fait le tour de la maison et qui risque de vous surprendre. Ce qui serait un sacrilège. 

On aurait aussi peut- être eu le temps de percevoir l’engin de son partenaire quand on fait la douche ensemble. Mais dans ce coin, jamais elle ne se fait à deux. Tout d’abord, la douche elle-même –  construite en dehors de la maison, est commune à la famille, aux visiteurs et même au voisinage.  Puis, elle est généralement placée dans un coin de la parcelle. Pas très discrète, elle est souvent dépourvue de toit. Et sans toiture, difficile de se permettre un moment d’intimité. 

Avec toutes ces conditions , il est donc impossible –  pour une raison ou pour une autre, que deux personnes entrent ensemble dans la même douche.

Voilà en quelques lignes, comment épuiser 20 années sans le moindre aperçu de l’engin de son conjoint.

Au final, quoi qu’on puisse penser de cette situation, une chose revient en question, la mystification faite du sexe dans notre culture. Le sexe devrait être une partie de plaisir  des deux partenaires plutôt qu’une action mécanique de reproduction. Plus il est mystifié, moins les partenaires sont épanouis.

Bon sang, 20 ans c’est trop !

 

 

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