Maman avec enfant

Sidonie Mboma : grâce à la contraception, je m’occupe mieux de mes enfants

Pour mon émission sur la contraception, diffusée sur la RTGA, j’ai résolu de me rendre au quartier Congo dans la commune de Kitambo, y échanger avec quelques femmes. Avec moi, ma fille de 16 ans, pour la permettre de s’imprégner des réalités sur le terrain quand on devient sexuellement actif dans un milieu aussi reculé que celui-ci.

Bien entendu, j’avais pris soin de boucler un premier rendez-vous avec Sidonie par l’entremise d’une vendeuse de pains du quartier communément appelée mama charlotte. Dès notre arrivée sur SAKOMBI, le parking principal qui mène au quartier Congo.  De loin et d’un signe de la main, Sidonie nous signale d’avancer vers elle.

A la rencontre de Sidonie

Commence ainsi un long parcours entre les ruelles bordées par des maisonnettes devant lesquelles jouaient souvent de petits enfants, presque tous, à moitié habillés.  Leurs cris rivalisent avec des lances voix qui retentissaient. Ce sont les communicateurs d’un centre médical qui appellent les femmes à consulter un professionnel de santé pour le choix d’un contraceptif afin de contrôler les naissances. Sidonie se tournant vers nous, dit : « Tantine, ici c’est comme ça à longueur des journées. Parce que les grossesses se distribuent comme des petits pains dans les rayons. »

Après environ 20 minutes de marche, nous voici enfin chez elle. Une fois installées, elle nous présente Honoré, son mari. Juste à côté de nous, une jeune fille de 18 ans occupée à piller les feuilles de manioc. C’est Cynthia, la belle fille de Sidonie enceinte de 5 mois.

Elle était sexuellement très active et a fait beaucoup d’avortements clandestins nous confie sa belle-mère. Cette fois-ci, « ekangami, eboyi kobima », ajoute-t-elle sans afficher aucune émotion sur son visage.

Pas un sans deux, dit-on

Aussitôt, Sidonie revient à son histoire. Ça tombe bien car, nous sommes là effectivement pour ça. Mère de 4 enfants dont le premier a 12 ans et le deuxième 7. Sidonie justifie cet écart par le fait qu’elle est restée trop longtemps sans partenaire car occupée à chercher comment subvenir aux besoins d’un enfant dont le père avait disparu.

Lors de sa rencontre avec Honoré, elle allaitait encore Francesca, son 2ème enfant, dont la naissance est survenue un peu dans les mêmes conditions que la première. A sa grande surprise, elle s’est retrouvée aussitôt enceinte. « J’étais stupéfaite, explique-t-elle car, l’allaitement est un contraceptif naturel ». Sidonie nous a quand même précisé qu’elle avait vu ses règles 45 jours après  l’accouchement de Francesca.  Etonnant tout de même qu’elle se soit retrouvée enceinte de trois mois déjà, pendant que sa fille n’avait que sept mois.

En fait, nous éclaircit Sidonie, « je me suis d’ailleurs rendue compte de ma grossesse après une carie dentaire grave ».  la grossesse s’est soldée par une fausse couche étant donné qu’elle avait recouru à l’automédication pour soigner sa carie.

C’est ainsi que ses amies, de bouche à oreille, l’on suggéré de prendre un contraceptif dans un centre du coin. Sidonie opte pour un implant. Incapable de supporter certains effets secondaires, elle se retrouve enceinte de son troisième enfant après qu’elle se soit séparée de son contraceptif.

Pas un sans deux dit-on et dans son cas, on pourrait dire pas trois sans quatre, car le quatrième enfant va vite s’inviter à son tour en apportant un coup fatal aux économies déjà maigres de la famille.

Aujourd’hui, Sidonie se demande si elle doit apprendre à supporter les effets secondaires ou s’attendre à continuellement avoir des enfants sans grands moyens de les élever ?

 

Pour des conseils sur la contraception, dirigez-vous au Centre Marie Stopes RDC sur 48, avenue Lobo, quartier Mbamu, Kingabwa Point chaud, Limeté à Kinshasa.

 

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion

AMOUR AFRIQUE

Amour, sexe, sentiments : on en parle sans tabou