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Système Yaka tofanda : quand des Congolais préfèrent le concubinage au mariage

Dans nos villes Congolaises, le samedi est le jour où se font le plus grand nombre de mariages. C’est des défilés en grandes pompes qui sillonnent la ville, une Pride où les amoureux et nouveaux mariés sont montrés au monde entier. Mais pendant ce temps, loin des regards, loin des cérémonies religieuses ou officielles, de centaines de congolais se décident de vivre ensemble sous ce système qu’on appelle « Yaka tofanda », viens on habite ensemble en lingala. Pourquoi beaucoup préfèrent cet arrangement plutôt que le mariage ? Entre manque de moyens et besoin de liberté, découvrez ici certaines raisons qui poussent au concubinage en RDC.

Une garantie d’autonomie et de liberté

Se marier est forcément l’union idéale, certes. Mais le mariage engendre beaucoup d’exigences tant chez l’homme que chez la femme. On est lié à la personne pour la vie. Et si l’on doit se séparer, c’est très compliqué. Certains ne sont pas prêts à faire ce pas, même si l’envie de vivre ensemble est là, beaucoup préfèrent avoir une porte de sortie facile. C’est le cas de Lydie (nom d’emprunt), femme d’affaires que j’ai rencontrée dans un grand marché de Lubumbashi : « Nous, femmes d’affaires, préférons une autonomie qui ne peut pas être tolérée par tous les hommes, or mariée cela serait source de frustration et le divorce ne manquerait pas de survenir. Nous préférons le concubinage qui est une relation qui a moins exigences que le mariage. »

D’après elle, être unie à un homme par les liens du mariage serait une corde au cou qui l’empêcherait de mener ses activités. Elle a bien raison, avec nos coutumes qui veulent que la femme reste à la maison et ne fasse que des enfants, devenir entrepreneure est comme une entorse au règlement.

Le coût élevé du mariage

Si certains hommes ne s’engagent pas dans une relation sérieuse, c’est aussi à cause du coût du mariage et de son organisation qui, jour après jour, deviennent de plus en plus exorbitants. La dot s’est convertie en dollars américains et les prix fixés par certaines familles donnent l’impression qu’on veut en faire un business. L’organisation est aussi dispendieuse comme si on allait récompenser le meilleur mariage organisé. Plus c’est cher, plus la société donnera du respect à ton mariage.

La solution de certains hommes à Lubumbashi, c’est de mettre enceinte leur copine ou fiancée. Quand cela arrive, la famille pousse la fille à aller chez son homme, et ainsi ce dernier échappe aux dépenses.  

La vie dure et la déception

Les coups de la vie et les déceptions sont gérés par chaque personne à sa manière. Chantal (nom d’emprunt), une trentenaire qui est venue de l’intérieur de la province, avec ses trois enfants, pour rejoindre son mari à Lubumbashi. Tout allait bien à son arrivée jusqu’au jour où elle s’était rendu compte que son mari avait d’autres maitresses. Elle a dû le quitter, mais cela n’était que le début de sa galère. Comment nourrir trois enfants dans une ville ? Elle vit en concubinage avec un homme qui, aujourd’hui, subvient à ses besoins et celui de son enfant. Elle n’est pas certaine de l’aimer, mais que faire ?

 

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Les commentaires récents (4)

  1. Je pense que tous ses…
    Je pense que tous ses raisons sont valables mais ce qui m’intrigue un peu plus c’est la dot exorbitante c’est devenu une commerce surtout pour certains coutume dont je tais le nom ??? hum… Longo central va nous tué avec leur enfants si tu l’as marie pas trop de kindoki ?

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