jeune fille tenant une serviette hygiénique
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Avoir ses premières règles : les filles racontent

De la puberté à la ménopause, presque toutes les femmes ont cet écoulement périodique de fluide biologique, constitué de sécrétions vaginales, de sang et de cellules endométriales. Evacué par le vagin, il porte le nom de « menstruations » et est aussi communément appelé « les règles ». Parfois honteuse ou traumatisante, la première fois d’une femme ne s’oublie jamais. Des congolaises nous racontent leur expériences !

L’étape cruciale de la vie d’une femme

Aline, 25 ans et mère de deux enfants se souvient avec douleur de sa première expérience : « Pendant la récréation, tout le monde me pointait du doigt et s’esclaffait. Ne sachant pas ce qui se passait, j’étais dépitée jusqu’à ce qu’une camarade me dise que j’étais probablement blessée au postérieur. » D’un air triste, elle poursuit : « Je n’avais que 10 ans. Je n’étais qu’une enfant qui ne savait pas ce qui lui arrivait. » Aline explique qu’en regardant de près sa jupe, il y avait effectivement du sang. Elle a alors pleuré tous les larmes de son corps, convaincue d’être blessée ou atteinte d’une malade incurable. « J’aurai voulu que ma mère ait pris le temps de me me préparer à ma première expérience », poursuit-elle. Aujourd’hui, le traumatisme est encore bien présent chez Aline. Quand elle a ses règles, si une personne la regarde avec insistance, elle perd ses moyens.

Acheter des protections hygiéniques ou manger ?

Pour Jislaine, issue d’une famille très pauvre de 9 enfants, le plus grand défi a toujours été d’acheter des serviettes hygiéniques : « Mes deux parents travaillaient au champs pour nous nourrir et payer nos études. À chaque fois que j’allais voir ma mère pour demander de l’argent pour acheter des protections hygiéniques, elle n’en avait pas ! ». Jislaine a dû utiliser des anciens pagnes de sa mère lors de ses règles : « Les tissus des vieux pagnes n’étaient plus en très bon état, parfois ils se déchiraient. À plusieurs reprises j’ai dû manquer les cours parce que je n’avais rien pour me protéger. »

Pas d’eau pour se laver !

« Essayez d’imaginer une femme qui a ses menstruations mais qui n’a pas d’eau pour se laver! C’est quand même problématique ! », explique Princesse dont la famille doit parcourir de longues distances pour se procurer quelques bidons d’eau. « Nous avons des tuyaux de Regideso à la maison, mais je peux vous assurer que l’eau n’y coule qu’une fois par trimestre », poursuit-elle. Pour faire face à cette situation inconfortable, la jeune femme confesse s’enfermer dans sa chambre en attendant que ses frères reviennent avec de l’eau puisée ou bien parfois même acheter des bouteilles d’eau à boire pour faire sa toilette intime.

  • La famille doit sensibiliser

    Les règles sont la manifestation visible qu’une femme est en âge de procréer. C’est un phénomène normal dans la vie de toute femme. Les parents, et spécialement les mères, devraient prendre le temps de préparer leurs filles à leurs premières expériences.

  • Le tabou doit être levé

    La première fois que vous avez eu vos règles, avez-vous rencontré une difficulté pour en parler ? Les femmes devraient pourvoir s’exprimer librement sur le sujet et avoir accès aux informations facilement dont elles ont besoin.

  • Les serviettes hygiéniques devraient être gratuites

    Les services spécialisés dans la vente de protections hygiéniques devraient retirer les taxes pour que le prix baisse afin que les serviettes soient accessibles aux femmes de toutes les strates de la société.

  • Les ONG doivent soutenir les femmes

    Elles doivent oeuvrer pour que toutes les femmes en âge de procréer puissent avoir facilement accès aux serviettes hygiéniques. N’est-ce pas l’UNICEF qui a adopter le slogan
    « Toutes les filles à l’école » ? Alors pourquoi pas : « Toutes les femmes ont droit aux serviettes hygiéniques ! » ?

  • L’Etat congolais doit s’activer

    Il doit desservir comme il se doit sa population en eau, afin d’éviter de la mettre dans une situation inconfortable et invivable. Aucune femme ne devrait honte d’avoir ses règles parce qu’elle ne peut pas se laver.

     

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