Plusieurs manifestations ont lieu à l’occasion de la journée internationale des droits de la femme ; Des conférences et ateliers de réflexion sont organisés. Tous, portants sur l’égalité des sexes, l’émancipation et l’autonomisation de la femme. Je me suis donc questionné sur l’effectivité de cette émancipation dans la vie des couples mariés.
Peut-on réellement dire que la femme Congolaise mariée est émancipée ?
Quand les coutumes s’en mêlent.
Tout d’abord, nous ne devons pas oublier que nous sommes des bantous. Et que notre conception du mariage est différente de celles d’autres cultures. Chez les bantous, lorsqu’ une femme est prise pour épouse, elle est du coup sous la responsabilité de son époux ; Celui-ci est le seul chef du foyer. Il prend les grandes décisions et la femme l’accompagne dans ses projets. Cette perception du mariage - considérée comme fondamentale - est une valeur dans la culture bantoue. Elle serait même à la base de la stabilité et de l’harmonie des couples. Alors, adopter les concepts d’émancipation pourrait paraître comme une forme de rejet de son identité.
En prenant en considération ces dernières années, on se rend compte que la femme congolaise s’est montrée de plus en plus insistante sur son désir d’émancipation. Alors que pendant longtemps, elle dépendait totalement de la seule volonté de son mari, même pour les décisions sur sa propre vie ; Elle peut maintenant décider seule. Par exemple, il lui fallait une autorisation maritale avant d’exercer un métier, une activité commerciale ou encore pour faire un voyage. Aujourd’ hui, elle a retrouvée son autonomie même dans son mariage.
Qu’en disent les textes de loi?
Depuis Août 2015, la constitution de la République, par ses textes - les articles 12 et 14 - consacre l’égalité des droits et combat toute forme de discrimination à l’égard de la femme. Bien que pas totalement effectifs, ces textes sont une bonne base sur quoi se reposer et revendiquer lorsqu’il y a violation. Ils permettent à la femme de jouir des mêmes droits, sans discrimination aucune.
Finalement des diverses positions des uns et des autres sur ce sujet, l’autonomie de la femme est un droit qui lui est reconnu par différents instruments juridiques tant internationaux que nationaux, le mariage ou le mari ne peut pas retrancher à la femme ce qui lui revient de droit.Par contre, je recommanderai aux couples de faire un net équilibre entre les convictions personnelles, la coutume ou croyance et les lois du pays. Par ce qu’avant tout, le mariage est un engagement mutuel. Ce qui arrange le mieux les deux conjoints est donc la meilleure solution.