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Kintuidi, tshibindi…: ces coutumes qui tuent l’amour

Au Congo, les us et les coutumes sont durs, sévères et souvent injustes. Si certains sont à conserver et respecter avec rigueur, d’autres par ailleurs sont à revoir, c’est le cas du « tshibindi » au Kasaï et « le kintuidi » dans le Bandundu.

Au Bandundu par exemple, l’une des coutumes les plus connues est le « kintuidi » coutume des Yanzi. Les Yanzi sont originaires de l’ancienne province de Bandundu divisée en 3 provinces (Kwilu, kwango et Maï-Nfombe) depuis 2015 en vertu de la nouvelle constitution.

Le « kintuidi » est une coutume selon laquelle toute fille née d’une mère Yanzi est l’épouse de son oncle paternel, de son grand-père ou d’une autre autorité parentale.

Dès que la jeune fille atteint l’âge nubile, elle appartient officiellement à son oncle ou à son grand père. Mais si cette dernière a déjà un prétendant, celui-ci devra verser 2 dotes. La première à la famille de la proposante et la deuxième à l’oncle dont la fille a été destinée.

Si l’oncle est d’accord pour recevoir la dote, alors il devra prononcer la phrase libératrice : « je te libère ma femme, tu peux te marier à cet homme »

Mais au cas où l’oncle n’est pas d’accord pour que sa nièce se marie et qu’elle s’entête à le faire ou que celle-ci a juste refusé de dire à son fiancé qu’elle appartient à son oncle, selon la coutume, la malédiction suivra cette femme. Selon quelques témoignages, il y aurait certains qui auraient des difficultés à concevoir, qui ne sentirait plus le goût de la nourriture, elle pourrait perdre ses enfants, ect. De quoi faire peur aux fiancés !

Le Tshibindi

Le Tshibindi, selon l’historien Congolais Kambayi Bwatshia, serait un interdit très grave dont le Tshibawu serait le prix à payer afin de lever la malédiction. L’adultère est appelé « Tshibindi » dans le Kasaï. Il est la démonstration de la honte du déshonneur sublime car selon la tradition kasaïenne, la femme est faite pour un seul homme. Eh oui ! Le Tshibindi n’est utilisé que pour les femmes !

Les conséquences de cet acte pourraient être incalculables et inimaginables, elles peuvent aller de la mort des enfants jusqu’à celle du mari. Seul le Tshibawu, le payement d’une dot pourrait lever cette malédiction !

L’homme lui, peut avoir autant des relations sexuelles extra-conjugales qu’il veut, cela ne sera aucunement un « Tshibindi » mais dès que la femme voit ailleurs ne serait-ce qu’une seule fois, que cela  soit à l’insu ou à la connaissance de tous, elle est victime du « Tshibindi ».

« Tshibindi même en cas de viol »

Le témoignage d’une femme (Dimercia) publié en Mai 2019 sur Habari RDC, qui a sacrifié sa dignité en se donnant aux braqueurs en échange de la vie de son époux. En larmes, elle a supplié les braqueurs de l’avoir elle au lieu de violer ses filles. Après ce drame, Dimercia a dû vivre une autre tragédie, son époux l’a opposé le TSHIBINDI ! Une question demeure, Ces coutumes ont-elles encore leurs places au 21e siècle ?

 

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