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« Avortements, parlons-en », phase 2 : quand les jeunes congolais décident de briser le tabou

« Légaliser l’avortement est une importation de l’occident pour contrôler la race noire ! ». Cette phrase, nous l’avons entendue plusieurs fois lors de notre première phase de la campagne #ParlonsAvortements. Pourtant, 400 femmes meurent chaque jour de suite des avortements clandestins rien qu’à Kinshasa. Face à ce fléau, le silence est coupable. Nous l’avons compris et avons décidé de briser ce tabou.

Diffuser la bonne information sur les droits à la santé sexuelle et reproductive reconnus aux femmes et filles en RDC, parler que des évidences afin de permettre à chacun de prendre des décisions éclairées et briser les stéréotypes sur cette thématique. Ce sont là les objectifs principaux de la 2e phase de cette campagne axée sur trois problématiques que nous vous détaillons dans la suite.

  1. Les us et coutumes

    Plusieurs idées reçues présentent le fait de vouloir légaliser l’avortement comme une importation occidentale qui n’est pas de notre culture, dite « bantoue ». Pourtant, ce n’est pas le cas ! Tenez, à l’époque, les femmes maitrisaient les vertus abortives de certaines plantes et les utilisaient loin de toutes considérations médicales avec tous les risques incombant. C’est le cas de « pondu, Kongo Bololo, ngadiadia… »

    Faisant obstacle à l’avortement, cette mentalité rétrograde et hypocrite ne fait que pousser les filles (ou les femmes) désireuses d’accéder aux services d’avortement à recourir aux méthodes peu conventionnelles et souvent très dangereuses pour leurs vies.

  2. Les réalités et barrières sociétales

    Le rejet, la stigmatisation, les jugements… l’avortement a toujours été appliqué, dans notre société, malgré ces barrières. Nous excellons dans l’exclusion des filles (ou femmes) qui recourent aux services d’avortement comme si elles n’avaient plus droit à la vie. « Aucune femme n’avorte par gaité de cœur » ne cesse de répéter Dr Jean-Claude Mulunda, Directeur pays de Ipas.  

  3. La religion

    Comment expliquer un taux élevé d’avortements dans un pays majoritairement croyant ? Ce n’est quand-même pas les non-croyantes seules qui gonflent ces chiffres ! Ce qui est sûr, ce sont les femmes sans distinction de religion, de tribu ni d’origine… Ce sont les femmes tout court !

    C’est donc sur ces 3 terrains que nous allons sensibiliser à travers des visuels, vidéos, billets de blog, enquêtes, débats (Facebook-Live)… car « interdire l’avortement n’empêche nullement sa pratique ». Bien au contraire, cette interdiction le rend dangereux parce que pratiqué dans de mauvaises conditions et souvent par des personnes non qualifiées.

Ni la société, ni la coutume encore moins la religion ne devraient mettre la santé d’une femme en danger. Alors, #ParlonsAvortements chaque jour du 27 novembre au 20 décembre. Plus d’infos : +243810674867 – +243816944130  ou écrivez-nous à [email protected]. Ou encore, télécharge l’application Avortement Sécurisé ici et pose des questions sur la santé reproductive à Nurse Nissa sur whatsapp à ce numéro :  +1(617)996-7417

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