Portrait en gros plan d'une jeune fille effrayée
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Vaginisme: Est-ce normal d’avoir mal quand un homme me pénètre?

Instant de pur bonheur, plaisir partagé, extase, orgasme au max… sont les mots qui viennent en tête quand on pense aux relations sexuelles. Et la langue française, riche en expressions a ficelé un terme presque parfait pour résumer ce moment intense : « monter jusqu’au septième ciel ». Pourtant, certaines femmes, si nous nous permettons de le dire, ne restent qu’au perron du rez-de-chaussée de ce paradis. Pour elles, les relations sexuelles renvoient tristement aux douleurs atroces et spécialement à un manque criant de plaisir. Qu’est-ce qui peut être à la base de cela ?

Cela peut-être dû à deux facteurs : le facteur physique, qui est plutôt rare, avec l’humen qui serait très dure et le deuxième facteur, qui reste le majeur, le psychisme de la femme.

Le vaginisme, c’est quoi ?

Ce phénomène qui s’appelle le Vaginisme, reste inconnu par plusieurs et, est plus courant qu’on ne le pense. Selon le document « comprendre et vaincre le vaginisme, guide pratique en sept étapes », produit par VELVI France, qui est une société française de santé sexuelle, spécialisée dans la lutte contre les douleurs intimes des femmes, le vaginisme est un trouble sexuel féminin assez répandu et pouvant survenir à n’importe quel âge. Il désigne une peur irrationnelle et même phobique du coït, ayant pour effet une impossibilité pour la femme d’être pénétrée par son partenaire.

Dans notre société, le vaginisme reste dans une sorte de zone d’ombre car tout simplement il n’est pas connu ou alors c’est la loi de l’omerta qui entoure celles qui en souffrent. Pour le gynécologue Eric K., il est normal que ce phénomène soit quasi inconnu chez nous : « Dans notre pays, on ne parle pas suffisamment de tout ce qui touche à la sexualité et plus particulièrement à la sexualité féminine. Nous avons grandi dans une société où seul le plaisir de l’homme compte, parler de la satisfaction sexuelle de la femme est comme mettre la main dans une fourmilière ». « Mais, je suis heureux que petit à petit, les femmes commencent à en parler surtout durant les consultations, et je leur répète toujours que ce n’est pas du tout normal d’avoir très peur du coït jusqu’au point qu’aucune pénétration ne soit possible », ajoute t-il.

« Les femmes devraient en parler un peu plus souvent »

Pour le psychologue Maghuta, il n’a eu qu’à faire face à ce phénomène une seule fois durant ses dix ans de carrière : « je travaille depuis 2008 dans le domaine de la psychologie et je n’ai eu à faire face à ce phénomène qu’une fois. Et c’était suite à un viol, que la femme qui jusque là n’avait aucun problème sexuel, a développé le vaginisme. Il lui a fallu plusieurs séances d’échanges avec moi pour qu’enfin elle se livre ». Le psychologue exprime son regret de savoir que plusieurs femmes en souffrent par manque d’information ou par honte : « c’est triste que les petites choses qui font le bonheur de la vie manquent à certaines femmes. J’aimerais qu’elles en parlent un peu plus souvent et que la société ne les stigmatise surtout pas. Si elles n’en parlent pas, nous seront tout aussi dans l’incapacité de les aider » conclut-il.

Nous n’avons pas pu mettre la main sur une femme prête à acquiescer qu’elle est ou a été victime du vaginisme! Comme quoi, les efforts devraient être doublement fournis pour encourager les femmes à communiquer facilement sur leur sexualité sans crainte d’être indexées ou pire, stigmatisées.

Ce qu’il faut savoir en conclusion, le vaginisme se présente sous différentes formes :

Le vaginisme dit primaire : celui-ci survient depuis la toute première tentative de coït.

Le vaginisme secondaire : il apparaît  du jour au lendemain, après une vie sexuelle sans problème lié à la pénétration dans le passé.

Le vaginisme global : Il se produit dans toutes les situations, quel que soit le partenaire et à chaque tentative de pénétration (pénis, doigt, tampon, spéculum, etc.).

Le vaginisme partiel : Intervient uniquement dans certaines situations, par exemple avec un partenaire et pas avec un autre, lors de rapports sexuels, mais pas avec des tampons ni pendant les consultations gynécologiques…

 

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