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Amitié fille-garçon, quelques expériences des jeunes Congolais

By Nicole Lufungi on août 19, 2019février 17, 2022

L’amitié est un besoin humain, l’homme est un animal qui socialise. Créer des alliances et des amitiés est propre à l’humain depuis la nuit des temps, cela est même la chose qui a permit que la race humaine soit dominante sur les autres animaux. Mais face à la mondialisation, aux médias de masse actuels et aux activités qui naissent avec la technologie, comment les jeunes congolais vivent-ils l’amitié de nos jours ? Existe-t-il cette limite entre amitié et amour ?

Ces alliances et amitiés dont je parle ici, on les noue parfois avec les personnes du sexe opposé. Prenez par exemple les jeunes qui fréquentent la même école mixte, ou la même chorale ou encore le même club de lecture ou de sport. Il n’est pas rare que des relations en naissent. Dans nos sociétés amitié fille garçon veut souvent dire copinage. Mais c’est peut-être parce que nos vues sont guidées par la religion ?

Dans la bible, l’amitié homme-femme finissait souvent en mariage

« Très souvent, dans la bible, l’amitié entre fille et garçon était directement liée au but du mariage. », nous confie Bienfait Ngisse, étudiant à l’université chretienne Bilingue au Congo, UCBC. Il ajoute : « Par exemple Marie et Joseph ou Isaac et Rebecca ou encore Joseph et Asnath……toutes ces relations avaient comme but de fonder une famille. Pour les jeunes aujourd’hui cela n’est plus forcément le cas. »

Mais il reconnaît que l’amitié fille-garçon reste possible, à certaines conditions : « Cela doit être vécu avec un amour désintéressé et des limites si, à part partager certaines expériences de la vie, vous n’avez aucun but de fonder une famille. »

Mais voilà, notre monde n’est plus le même que celui décrit dans la bible. Les temps ont évolué, les habitudes aussi. Il y a aujourd’hui des activités qui se partagent entre filles et garçons, ce qui n’était pas forcément le cas avant.  Ainsi les jeunes qui partagent la même école, le même commerce, la même église, le même sport, ou le même bureau au travail, etc., ont tendance à nouer des relations d’amitié sans que ce ne soit pour finir par l’amour.

Joël Kavuya, président d’un club sportif de patinage à Beni en témoigne : « Nous encadrons les jeunes filles et les garçons. Ils sont appelés à collaborer régulièrement et parfois des attachements se créent. Certains nouent juste des relations de connaissance parce qu’ils partagent la même discipline et d’autres vont jusqu’à nouer des relations assez profondes comme l’amitié. Dans notre contexte, l’amitié entre fille et garçon est bel et bien réelle. », Témoigne-t-il.

Il existe par contre un autre fait qui prédispose les filles et garçons à facilement nouer des amitiés avec le sexe opposé : être né seul garçon dans une famille des filles ou le contraire. C’est l’histoire de Sophie, 20 ans. Elle a grandi avec plusieurs frères, elle a évolué auprès d’eux et dans sa vie, les garçons sont ses amis. Sans que rien ne la fasse penser directement à l’amour.

De l’amitié à l’amour, il n’y a qu’un seul pas dit-on

Joël souligne aussi que de fois cela va plus loin, au fil du temps : « Comme on dit souvent, les corps opposés s’attirent, au fil du temps la séduction peut s’installer et transformer l’amitié en l’amour. »

C’est ce qu’a été l’expérience de Sarah Kahindo, qui a 22 ans. Elle soutient d’ailleurs que « l’amitié est le chemin le plus noble qui mène à l’amour ». Elle vit un bel amour avec Judson, qu’elle a connu d’abord comme ami pendant longtemps à l’école secondaire. Judson l’aidait à faire ses devoirs car il était son aîné de deux classes.

L’amour est une sorte d’amitié qui brûle d’un grand feu dit-on, il y a une part d’amour dans l’amitié et une grande amitié dans l’amour. Même si je ne me souviens plus d’où vient cette citation, cela reste vrai pour les jeunes Congolais.