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[#Pouvoirchoisir]Grossesse non désirée : agir vite mais de manière réfléchie

De nombreuses femmes dans notre pays tombent enceintes sans le vouloir. Certaines par manque de connaissance sur les méthodes contraceptives et d’autres le sont malheureusement à la suite d’un viol. Dans cet article, j’aimerais qu’on s’intéresse au dernier cas.

Quels sont les choix qu’offre notre pays aux femmes victimes de viols ? Porteuses d’une grossesse issue d’un inceste par exemple ? Qu’offre le protocole de Maputo à cette catégorie des femmes?

Ce qu’il faut savoir sur le protocole de Maputo

Le code pénal de notre pays interdit l’avortement sauf dans les cas où la grossesse met la vie de la mère en danger. Mais est-ce que seule une grossesse qui met physiquement parlant en danger la vie d’une femme peut être interrompue ? Comme je l’ai signifié plus haut, il y a des viols qui se font au pays, ceci n’est d’ailleurs pas un secret.

Théoriquement, le protocole de Maputo donne le droit à une femme d’interrompre une grossesse issue d’un viol, d’un inceste ou qui compromet la santé physique et mental soit de la mère soit du bébé.

Sur terrain, la pratique est tout autre

Malgré le fait que la RDC garantisse un droit légal à l’avortement médicalement assisté à certaines femmes au travers du protocole de Maputo, la pratique est tout autre.

« Le problème c’est la loi » déplore d’entrée le Dr Richard NDAMBO, médecin à Kinshasa. « Les médecins sont bloqués officiellement par le code pénal malgré la publication du protocole de Maputo dans le journal officiel, à l’état actuel des choses, sans une modification de cet article, le médecin n’est pas autorisé à pratiquer un avortement qui n’est pas clairement thérapeutique »

Quels sont les choix qui s’offrent à ces femmes alors ?

Le Dr Élie SADOKI, médecin à Lubumbashi, a tout comme les autres professionnels de santé que j’ai rencontré, a essayé de me faire comprendre que tout était jusque là dans les mains de l’État.

«On doit d’abord faire un examen psychologique et ensuite un examen gynécologique. S’il s’avère qu’elle est enceinte, là, c’est à elle-même, la femme de choisir entre garder cette grossesse ou pas. Dans le cas où elle choisit de ne pas la garder, le médecin pratiquera un avortement thérapeutique» précise Dr Elie.

Si certaines peuvent opter pour l’avortement, les autres femmes choisissent de bien garder le bébé peu importe la situation. L’avortement sécurisé est un choix et droit pour toute femme, il est donc important de suivre une thérapie chez un médecin de confiance afin de préparer sa maternité.

Quoiqu’il en soit, le dernier mot revient à la femme elle-même, la décision qu’elle prendra doit en tout cas être le fruit d’une réflexion poussée.

 

 

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